Des tomates sans pépins

Publié le par Fañch


...Ou un petit cours de botanique végétale pour expliquer l'impact
des exigences des consommateurs sur l'agriculture.

 
Au cours d'une sortie de terrain de cette semaine, nous avons pu visiter les champs d'un des producteurs de tomate.
(Rappel: la quasi totalité des tomates produites dans la vallée d'Azapa sont envoyées à Santiago -> 1500 Ha x 100T = 150 000 T/an)
Pendant la visite, le prof nous a expliqué une méthode pour améliorer les rendements.

 

*****début du cours*****

La to-mate...to-mate...point...à la ligne
 
La tomate, disais-je, est un végétal qui s'auto-féconde (comme le pois), c'est-à-dire que tout se passe à l'intérieur d'une même fleur. Il n'y a pas de croisement entre les plantes voisines.
Plus trivialement, alors que la fleur est toujours fermée, le pollen (mâle) vient littéralement tomber sur l'ovaire (femelle). A la suite de cette fécondation, une hormone est produite et va pérenniser l'ovaire fécondée, qui va alors pouvoir s'enfler, se développer, jusqu'à donner le fruit que nous consommons. 

MAIS, car il y en a un, le pied de tomate est "intelligent" . Il "sait" qu'il sera trop difficile de mener à maturité de nombreux fruits, qui plus est situés proches les uns des autres. C'est ainsi que les fruits non fécondés ou trop faibles se vont pas persiter (chute de la fleur en cours de développement), en effet ils ne permettront pas d'assurer la reproduction de l'espèce.

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MAIS, car il y en a un autre, les agriculteurs, pour produire plus ou produire des tomates "en grappes" pulvérisent l'hormone sous forme synthétique. Ainsi, plus de fruits persistent, artificiellement.
Et ô magie, comme ces fruits n'étaient pas fécondés, les tomates produites ne contiennent pas ou peu de grains ...pour le plus grand plaisir des petits, des grands et des industriels (avez-vous déjà vu de la purée de tomates avec des graines? Et je ne parle même pas du ketchup...)

*****fin du cours*****

 

Voilà comment on se retrouve avec des sols salinisés par excès d'irrigation (indispensable pour répondre aux besoins des tomates "top"-productrices), d'eaux "enrichies" par les infiltrations d'azote en granulés, et des produits sans goût si ce n'est celui de l'eau (on a pas trouvé mieux pour augmenter le volume --et le poids-- d'un produit)...
Non sans dèc', ça fait tout drôle de remanger des oranges avec des pépins :P
 
Ah, j'oubliais, les hormones synthétiques pulvérisées sont bien sûr respirées (en partie) par les campesinos. On commence à entendre parler des effets secondaires de leur inhalation chez les agriculteurs, un prochaine amiante?

Voilà pourquoi je ne peux pas croire que l'agriculteur ne va pas poursuivre sur sa pente actuelle (productivisme, utilisation massive de ressources externes, dépendances aux subventions) et qu'elle devra se réinventer, sans tomber dans le bio pour autant ; )
 

Publié dans entreprise

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D
faudra juste demander à monsantos l'autorisation de ne plus produire ce genre d"idéal"
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